L’orgasme ne doit pas être le seul objectif
Source de plaisir intense, on a longtemps vu l’orgasme comme le moment clé de l’acte sexuel, celui qui vient clore tous les ébats. De plus en plus de couples ainsi que des sexologues remettent désormais en question ce point de vue, ce quasi-postulat en matière de sexualité. En associant naturellement l’orgasme à la récompense de l’acte sexuel, il s’avère qu’on perd de vue bien d’autres sources de plaisirs durant l’acte. Et cela peut s’avérer délétère pour un couple, lorsque cet orgasme tant désiré n’est pas au rendez-vous. Il est alors nécessaire de reconsidérer le rapport sexuel.
Pourquoi ne plus faire de l’orgasme l’apogée d’un rapport sexuel ? La question mérite d’être posée et la réponse devrait être salvatrice pour bon nombre de couples. Le rapport sexuel est vu comme une suite de phases, un cycle commençant par les préliminaires, continuant avec la pénétration et atteignant son apogée avec l’orgasme. Suivant cet ordre, un bon rapport sexuel ne peut être assuré que par un coït, une pénétration réussie qui mène à l’orgasme. Ainsi, pour un homme, être un bon amant, c’est être celui-là dont la seule performance garantit la réussite du rapport sexuel.
En faisant de l’obtention de l’orgasme le seul objectif d’un rapport sexuel, auquel l’éjaculation de l’homme vient mettre fin, c’est tout naturel que des frustrations puissent naître et s’accumuler au sein d’un couple. L’objectif étant, pour ainsi dire, limité et limitant l’acte en lui-même, le plaisir, l’extase peut être faussée, manqué. Comme l’exprime assez élégamment le psychologue Philippe Arlin, il ne faut pas faire de l’orgasme « un objectif dont on peut garantir l’obtention, mais une divine surprise que l’on glane en chemin ».
Ne pas faire de la fixation
En clair, il ne faut pas voir l’orgasme comme un aboutissement, mais comme un cadeau lors de la relation sexuelle, un moment particulier du plaisir, mais pas le plaisir à lui seul. Le rapport sexuel doit être un moment d’exploration du corps, d’explosion des sens, de libération des amants et ne doit pas se focaliser sur un seul aspect, une seule partie corps. La sexualité ne peut pas être que génitale et faire l’amour ne peut pas juste se limiter à l’idée d’éjaculation.
Pour un couple, le rapport sexuel doit devenir un moment de choix, et non plus de contrainte. Se dire qu’on peut tenter ceci ou cela, ignorer si l’éjaculation viendra ou pas, plutôt que s’imposer une certitude, forcer le plaisir. C’est ainsi que le rapport sexuel prend de nouveaux aspects, devient encore plus libre. Il est plus intense, plus surprenant, car on ne focalise plus l’attention sur un moment, une action, mais sur chaque acte, chaque moment, chaque plaisir ressenti.
S’attarder sur chaque source de plaisir
Les caresses et les baisers ne doivent plus uniquement faire partie des préliminaires. Les femmes qui atteignent souvent l’orgasme disent ressentir un plaisir intense lors de l’acte quand elles prennent le temps de profiter pleinement de chacune des caresses, des baisers. Leur orgasme est plus une résultante de ces gestes que de la seule pénétration. Il est donc important de vivre intensément l’intimité partagée. Redécouvrir le corps de l’autre, se faire des câlins gratuits, comme ça, juste pour le plaisir d’être nus, serrés l’un contre l’autre.
Chaque amant éprouve donc du plaisir à donner du plaisir à l’autre, et c’est ce moment d’échange tactile, rythmé de soupirs de satisfaction et d’éclats de rire, que l’orgasme vient magnifier et non plus couronner.